Par Ariane Riou Le 1 novembre 2020 à 18h38 L'inquiétude se lit dans chacune de ses phrases. « C'est une catastrophe », souffle Jean-Pierre Quilgars. Le président du club olympique multisport de Bagneux (COMB) vient donc de prendre sa plume pour alerter Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports. Dans une longue lettre, il récapitule les difficultés auxquelles son club fait face depuis la rentrée. Fermeture des gymnases pour les adultes fin septembre, couvre-feu en Ile-de-France mi-octobre, et maintenant confinement… « On a besoin d'aides de l'Etat. La mairie est présente mais ça ne suffira pas, souffle le président du club. On a 25 % d'adhérents en moins par rapport à l'année dernière. Et maintenant, on est submergé de personnes qui demandent à être remboursées… » La saison avait pourtant bien commencé Comme lui, les clubs de sport des Hauts-de-Seine tirent la langue, dans ce département classé parmi les plus sportifs de France, avec près de 335 000 licenciés et 2 050 associations. Tout avait pourtant bien commencé, cette saison, pour la plupart des structures sportives alto-séquanaises. Début septembre, de nombreux habitants, enchantés de se (re) mettre au sport après le confinement du printemps, ont participé aux forums des associations, maintenus dans la grande majorité des villes. « Nous avions été surpris par les files d'attente, se souvient Lounis Amedjkouh, le directeur des sports de Gennevilliers. On partait sur le même nombre d'inscriptions que les autres années. » Pour le judo par exemple, le sport de contact qui compte le plus de licenciés à Gennevilliers, cinq cents personnes ont adhéré en septembre, soit autant que l'année précédente. Puis tout s'est gâté. « Les familles avaient jusqu'au 15 octobre pour payer leurs cotisations, explique le directeur des sports. Certains attendaient de voir l'évolution. Et aujourd'hui, deux cent cinquante adhérents n'ont pas payé… » « Le sport loisir, c'est ce qui fait fonctionner tout le reste » C'est la fermeture des gymnases pour les adultes, fin septembre, qui a porté le premier coup. Plus de musculation, de zumba ou de yoga. « Le sport loisir, c'est ce qui fait fonctionner tout le reste, explique Jean-Pierre Quilgars, président du COMB. Les adhésions sont plus chères, et il y a beaucoup de frais en moins : pas d'organisation de compétitions, de transports, de licences fédérales… Tout ça additionné, ça fait très mal. » Mi-octobre, nouveau coup dur avec le couvre-feu à 21 heures en Ile-de-France. « C'était un vrai casse-tête, confie Jean-Pierre Epars, président de l'Athletic club de Boulogne-Billancourt. Dans chaque section, il a fallu réorganiser tous nos cours. » À l'Athlectic club de Boulogne-Billancourt (ACBB), la plus importante association sportive du département avec ses 13 000 licenciés, on n'a « pas encore fait le point sur les inscriptions ». Demandes de remboursement des cotisations « D'habitude, à cette époque, on sait combien on a d'inscrits, explique Jean-Pierre Epars, président de l'ACBB. Mais là, c'était compliqué, on a tout reculé. Il y a certaines activités comme la gymnastique pour les seniors qui n'ont même pas repris depuis la rentrée. Et pour les cotisations plus chères, comme le hockey-sur-glace ou les sports équestres, les gens se sont posé des questions pendant longtemps. » Le confinement leur donne la réponse. Seuls les mineurs sont autorisés à faire du sport en milieu scolaire, pas en club. « Dans les derniers jours avant le confinement, on refusait même les gens qui venaient pour s'inscrire car on n'était pas sûr de la suite », raconte un entraîneur dans un club de boxe à Antony. « Comment on va s'en sortir ? » L'heure n'est plus aux nouveaux inscrits. « Notre crainte maintenant est que certains licenciés veuillent être remboursés, souffle Lounis Amedjkouh, le directeur des sports de Gennevilliers. La situation est extrêmement compliquée. » À Antony ou à Bagneux, certains ont déjà fait la demande. « On est inquiets sur l'avenir du club », lâche encore Jean-Pierre Quilgars. Le club emploie 42 salariés, dont 20 à temps-plein. « On devra peut-être se séparer d'employés ou arrêter certaines activités », regrette le président. Ce que craint aussi Lounis Amedjkouh, à Gennevilliers : « Je reçois des appels du centre équestre, du judo, du tennis. Ils me demandent tous comment on va s'en sortir ? ». Le directeur des sports anticipe aussi les répercussions à long terme. « Quand tout sera fini, les clubs vont avoir du mal à retrouver le même niveau d'activités qu'avant la crise, prévoit-il. Il faudra rétablir le lien avec les adhérents, ça mettra des années.» Retrouvez l'aticle sur LeParisien.fr
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Septembre 2024
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